Au moment où l’Etat et les citoyens algériens subissent de plein fouet les effets de la crise financière, les caïds de la mafia de la contrebande entretiennent un train de vie princier au vu et au su de tout le monde.
A Tébessa, à l’est du pays, les caïds de la contrebande s’enrichissent au point où certains d’entre-eux n’ont plus ni peur ni honte d’exhiber leurs fortunes colossales. Ces caïds narguent les autorités et mettent en avant la réussite leurs business. La mafia de la contrebande compte, dans cette wilaya frontalière, pas moins de 119 caïds qui font la pluie et le beau temps. La majorité d’entre eux sont originaires du douar de Elm’zara, situé tout près de la ville de Bir El-Ater, ou de Bouderais, un patelin situé tout près du poste frontière de Bouchebka.
Ainsi, le dénommé Moussa A. a poussé l’outrecuidance jusqu’à organiser récemment une fête pour célébrer, avec ses amis et ses acolytes, ses 600 milliards de centimes ! C’est le montant de sa fortune colossale amassée après plusieurs années de contrebande au niveau de la frontière algéro-tunisienne. Cigarettes, appareils électroménagers, voitures, vêtements, carburants, ce caïd a versé dans tous les trafics pour s’enrichir en ne versant aucune taxe au Trésor public. Selon nos informations, les caïds de la région de Tébessa peuvent gagner grâce à leurs trafics jusqu’à trois millions de dinars par jour.
Les activités de ces caïds, connus dans tout l’est algérien, sont un secret de polichinelle. Que font donc les douanes et les gardes-frontières ? Pourquoi restent-ils les bras croisés face à cette mafia qui fait perdre des sommes astronomiques à l’Etat ? Force est de constater qu’ils demeurent impuissants face à l’influence de ces réseaux mafieux connectés depuis longtemps à des chapelles politiques. Aucune campagne électorale ne peut se faire à Tébessa sans leur appui, notamment financier. Personne ne peut prétendre à la députation ou à un quelconque poste politique si la mafia de la contrebande ne lui assure pas un parrainage. Dans ce contexte, même le Wali de Tébessa ou les hauts responsables de la Gendarmerie Nationale ainsi que l’armée ne peuvent s’opposer à ces rois de la contrebande. Une impunité révoltante qui laisse le citoyen lambda pantois.