Les routes tuent chaque jour en Algérie. Les hécatombes se suivent et se ressemblent. A Skikda, à l’est du pays, pas moins de huit enfants ont péri dans un tragique accident. Une nouvelle tragédie qui s’ajoute à bien d’autres. Des drames qui s’expliquent, surtout, par les troubles psychologiques dont souffrent les conducteurs algériens, décrètent des psychologues.
« Au volant, l’automobiliste algérien se retourne contre sa société, sa famille et la loi. C’est une manière d’exprimer ses troubles psychologiques face à son environnement », analyse à ce sujet Karim Amrouche, psychologue, au micro de la Radio Chaîne III. « Il y a une pulsion interne que le conducteur essaie de gérer. Avec la voiture, certains Algériens compensent leur stress. A plusieurs reprises, des conducteurs m’ont avoué que lorsqu’ils sont stressés dans leur vie quotidienne, ils décident de rouler à 180 km/h », indique encore ce psychologue.
e son côté, Boudrifa Hamou. directeur du Laboratoire de prévention et d’ergonomie à l’Université d’Alger 2, estime que les comportements routiers les plus dangereux « se sont banalisés ». « La société algérienne ne dénigre pas ces comportements. Il n’y a plus d’environnement sain pour imposer des lois », déplore en dernier lieu ce sociologue.