L’étau se resserre actuellement sur les éléments de Daech en Libye, notamment à Syrte. Se trouvant dans l’incapacité de défendre leurs positions suite aux frappes de l’aviation américaine, les djihadistes commencent à céder du terrain et cherchent à s’infiltrer dans les pays voisins, dont l’Algérie, prévient le centre de recherche stratégique américain Soufan Group.
Se basant sur des données de terrain, mais également sur un rapport transmis le mois dernier par le secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité, les analystes de Soufan Group ont décrit une situation explosive où les terroristes de Daech en Libye, ayant essuyé plusieurs revers, pourraient fuir le pays pour s’introduire dans les régions sud des pays limitrophes.
Opérant depuis des années sur la bande sahélo-saharienne, ces combattants de Daech, pour la majorité est issue d’Egypte, du Soudan, de Libye, de Tunisie, d’Algérie, du Mali, du Niger et du Maroc, ont tissé des liens solides avec les barons de la contrebande ayant une connaissance parfaite de la géographie de la région et pouvant les aider à s’introduire aisément dans n’importe quel pays de la région.
À l’image de celui publié par l’ONU, à la mi-juillet, ce rapport traduit la possibilité d’un embrasement général de la région, suite à la multiplication des foyers de tension. Retranchés dans des zones difficiles à contrôler, les terroristes pourraient exécuter des attentats contre les services de sécurité ou contre des intérêts occidentaux.
Le document publié par l’ONU, le mois dernier, a d’ailleurs expliqué que la campagne menée actuellement par les États-Unis en Libye, aura des répercussions très graves du fait que ces frappes pousseront les 2000 à 5000 terroristes à quitter le pays pour se repositionner sur de vastes espaces sahariens, dans de petits groupes activant.
De nouvelles informations, émanant cette fois-ci des services de sécurité algériens, laissent entendre qu’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) a anticipé cette situation et a mis en place un mécanisme de négociation dit «el mounassaha» ayant pour objectif de récupérer ces éléments de Daech désorientés. Le principe est de mettre en avant que l’unité est plus importante que les différends qui les séparent. Si ces négociations venaient à aboutir, cela pourrait raviver des formations terroristes ayant subi une défaite cinglante face à une ANP déterminée à en finir avec eux.
Massi M.