TLScontact, VFS et BLS/ Qui sont les patrons de ces centres de traitement des visas des Algériens ?

Redaction

Updated on:

Chaque année, des milliers d’Algériens demandent des visas Schengen, américains, turcs ou émiratis et autres. Les demandes des visas formulées par les Algériens atterrissent chaque année dans des centres qui bénéficient aujourd’hui d’une forte notoriété dans notre pays.

Le premier centre qui accueille le plus grand nombre de dossiers de visas en Algérie est sans conteste TLScontact. Selon nos informations, TLScontact est une branche de Teleperformance, une société française devenue en quelques années le leader mondial dans le domaine de l’acquisition clients, des services de relations clients, de l’assistance technique, du recouvrement de créances et des médias sociaux. Son chiffre d’affaires atteint 3,649 milliards d’euros en 2016.

En Algérie, le mystère concernant la gestion de TLScontact demeure entier. Un mystère qui nourrit une vive polémique car cette entreprise s’est retrouvée ces derniers temps au cœur de soupçons d’escroquerie et d’arnaque. En effet, de nombreux Algériens se sont vus refuser un visa Schengen, sans motif, alors que leurs dossiers étaient complets et ne comportaient aucune déficience. Certains demandeurs Algériens avaient l’habitude d’obtenir, sans aucune difficulté, leurs visas Schengen. Et soudainement, les refus tombent comme un couperet.

Les rumeurs s’emballent et de nombreuses sources parlent de « malversations et de non transmission par TLS Contact de certains dossiers » aux services consulaires français. L’ambassade de France a réagi rapidement en assurant que « les procédures mises en place au sein de TLScontact ne permettent en aucun cas ce type de fraude, et toutes les demandes reçues par ce prestataire sont systématiquement transmises au consulat général concerné ».

Ce démenti n’a pas rassuré, pour autant, les Algériens puisque beaucoup de nos compatriotes essuient encore des refus étonnants en dépit de la solidité de leurs dossiers. Il faut savoir que depuis l’ouverture du centre de collecte des demandes de visas géré par TLS Contact à Alger le 21 mars 2013, aucune caméra n’a pu pénétrer l’intérieur de cet établissement pour comprendre son fonctionnement.

Un manque de transparence total qui aggrave encore les suspicions. Quant à l’identité des patrons de TLScontat, elle reste quasiment confidentielle. En réalité, en Algérie, TLScontact est détenu par deux actionnaires. Le premier s’appelle Bertrand WEISGERBER. Il s’agit du président de TLScontact France. Son nom apparaît dans au moins 5 autres sociétés en France comme la société d’Informatique et de Systèmes et d’autres encore. En Algérie, le registre de commerce de TLScontact date officiellement de 2008. Aux côtés de Bertrand WEISGERBER, nous retrouvons une certaine Sabrina Titouche. Une parfaite inconnue dont le parcours suscite toutes les interrogations. Officiellement, c’est elle qui dirige l’équipe du Centre TLScontact d’Alger depuis septembre 2008. Elle est titulaire d’un Master of Business Administration (MBA).  Peu de renseignements sont disponibles sur cette personne actionnaire d’un centre qui a traité en 2016 pas moins de 600.000 dossiers de visas. 

Mais il n’y a pas que TLScontact en Algérie. Il y a aussi VFS Global, un autre acteur important qui gère le traitement et la collecte des demandes des visas. VFS Global s’occupe notamment des dossiers de visas pour la Turquie, les Pays-Bas, la Hongrie et le Canada. Derrière VFS Global, nous retrouvons Mawared House Algeria, une SARL en Algérie dont l’actionnaire principal est un certain Réda Benyounès. Il s’agit du neveu d’Amara Benyounès, l’ancien ministre du Commerce et l’un des principaux animateurs de la campagne du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika en 2014. Selon nos informations, Réda Benyounès est le représentant de plusieurs sociétés étrangères en Algérie à l’image de la TAP Portugal, la compagnie aérienne portugaise. Réputé pour sa discrétion et son professionnalisme, Réda Benyounès mène ses affaires sans faire de bruit et loin des projecteurs et des caméras.

L’autre acteur important dans ce secteur en Algérie s’appelle BLS. Il s’agit de l’opérateur qui gère la collecte et le traitement des demandes de visas au profit de l’ambassade d’Espagne. BLS pèse beaucoup moins que TLScontact ou VFS Global. Ses actionnaires sont aussi beaucoup moins connus. Il s’agit de Kebaili Mohamed Amine, un jeune de 36 ans, né aux Etats-Unis d’Amérique, et Nedjoum Redouane, âgé de 33 ans et originaire d’Ain Defla. Les deux associés sont très discrets et peu de renseignements sont disponibles sur leur parcours.

C’est, d’ailleurs, pour ces raisons que le secteur de la collecte des données pour les dossiers de visas demeure l’un des secteurs les plus obscurs dans notre pays.

Quitter la version mobile