Traçabilité des viandes/ Les promesses du gouvernement à l’épreuve de la réalité du marché

Redaction

Le ministère du Commerce a annoncé, ce mercredi, que les bouchers étaient astreints à l’obligation d’afficher le prix et l’origine des viandes fraîches importées et de séparer les produits importés des produits locaux, afin de protéger le consommateur et lui donner la liberté de choix. Une annonce surréaliste, si l’on considère l’incapacité de l’État à contrôler les marchés des denrées alimentaires.

Ainsi, les bouchers devront à l’avenir, afficher les prix des viandes rouges fraîches ainsi que les caractéristiques relatives à leur provenance. Selon le ministère du Commerce, la mesure a pour but d’informer les consommateurs afin de leur permettre de choisir en toute conscience les produits qui leurs conviennent. «Suite à la délivrance de licences d’importation des viandes fraiches et à l’effet de protéger les consommateurs en leur communiquant des informations précises et claires pour leur permettre de choisir librement la qualité du produit étalé, le ministère du commerce astreint les bouchers à l’affichage des prix et de l’origine des viandes et à la séparation des viandes fraiches locales de celles importées », indique le communiqué.

Cependant, il semble légitime de s’interroger sur la faisabilité d’une telle mesure sachant que les pouvoirs publics demeurent incapables d’imposer quelque mesure que ce soit pour contrôler le marché des denrées alimentaires. Ainsi, cette démarche ne peut que s’inscrire sur le registre des initiatives démagogiques au seul but de produire un effet d’annonce en cette veille de ramadan.

Il convient également de souligner que le principe de traçabilité requiert une capacité de retracer le cheminement d’une denrée alimentaire tout au long de sa chaîne de production et de distribution, soit depuis l’origine première jusqu’à sa remise au consommateur ou, comme dit l’adage, «de la fourche à la fourchette».

Massi M.

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