C’est un véritable feuilleton extravagant qui peut inspirer les séries policières. Au sein du sérail et dans les milieux d’affaires et les salons très sélects de la nomenklatura du régime, tout le monde connaissait la « blonde de Moretti ».
Cette femme ravissante, et dont le charme légendaire avait fait sa réputation dans tout Alger, avait défrayé la chronique en août 2016 lorsque sa maison avait été cambriolée à Moretti en plein coeur de la Résidence d’Etat du Sahel, la résidence de Club de Club des Pins où sont hébergés la majorité des hauts responsables de l’Etat et leurs familles.
A l’époque, cette femme mystérieuse bénéficiait de plusieurs privilèges étonnants. Elle avait acheté rubis sur l’ongle une villa à Moretti. Protégée par des gardes du corps, possédant des voitures rutilantes et entretenant un train de vie très luxueux, cette femme d’affaires était au coeur de toutes les rumeurs. Elle vivait dans sa ville avec sa fille et recevait souvent des dignitaires du régime. Des rumeurs avaient circulé pendant de nombreuses semaines à propos des visites régulières d’un certain… Saïd Bouteflika au domicile de cette femme.
Des rumeurs dénouées de tout fondement et démenties par la suite par plusieurs sources bien informées. Cependant, le 17 février dernier, la « blonde de Moretti » refait parler d’elle puisqu’elle se retrouve, à la surprise générale, interpellée par les éléments de la gendarmerie nationale ! Les enquêteurs ont trouvé dans la fastueuse villa une importante quantité de drogues et une somme de 30 milliards de centimes en liquide.
La femme et sa fille ont été arrêtées et demeurent encore détenues en prison. Une trafiquante de drogue au sein de la Résidence d’Etat de Club des Pins là où habitent tous les puissants dirigeants du pays, ce gros scandale est rapidement étouffé. Les autorités ont pris toutes les mesures nécessaires pour ne pas ébruiter cette affaire scabreuse.
Cependant, plusieurs sources certifient que cette « trafiquante de drogue » a bénéficié du soutien des plus hautes instances de l’Etat. Pour entamer des travaux au niveau de sa sompteuse villa, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal était intervenu personnellement auprès de Hamid Melzi, le directeur de la Résidence d’Etat du Sahel, pour lui demander d’accorder toutes les facilités à cette femme d’affaires. Pourquoi un tel favoritisme ? Selon plusieurs sources concordantes, Sellal avait confié à Melzi que cette femme faisait « partie de la famille du Président ». Une information lourde de sens à laquelle aucune source officielle autorisée n’a voulu réagir. Quoi qu’il en soit, ce scandale a ébranlé la sérénité de la Résidence d’Etat. Et des révélations scabreuses risquent de nous parvenir dans les jours à venir.