Orienter les subventions de l’Etat vers les citoyens les plus nécessiteux figure parmi les «niches» que les autorités ont toujours voulu explorer pour faire des économies. Or, jusque-là, le gouvernement n’a pas trouvé le moyen idoine pour appliquer une telle politique. Résultat : les subventions profitent à tout le monde, y compris aux riches.
Cette politique devra changer. Selon le ministre des Finances, qui est intervenu, lundi, devant les membres de la commission des finances de l’Assemblée populaire nationale, le gouvernement va passer à une nouvelle étape dans l’orientation des subventions. Cela devrait être concrétisé dans deux ans. Selon Abderrahmane Raouya, la fin des subventions pour tous commencera dès qu’une commission d’experts, mise en place depuis l’été, remettra ses conclusions.
Le changement ne sera pas brutal. Le gouvernement commencera, selon le ministre des Finances, par une application graduelle des subventions ciblées. Cette politique sera expérimentée dans une ou deux wilaya-pilotes. Avant cela, les services sociaux des wilayas concernées auront établi, avec plus au moins de précisions, les citoyens démunis, donc éligibles aux aides de l’Etat.
Pour l’instant, les subventions publiques concernent le lait en sachet, le pain, les carburants, l’eau, l’électricité et le gaz. Les prix du sucre et de l’huile végétale (huile de soja) sont plafonnés. L’Etat n’intervient que lorsque les prix de ces deux produits dépassent, sur le marché mondial, les plafonds fixés par l’Etat qui sont de 600 DA le bidon de 5 litre d’huile et de 90 DA le kilogramme du sucre. Pour tous ces produits, tous ceux qui résident en Algérie peuvent en profiter.
Rania Aghiles