Pour tenter de limiter le poids des transferts sociaux sur les dépenses publiques, le gouvernement se dirige vers la suppression des subventions systématiques. Cette volonté est clairement exprimée dans le plan d’action du gouvernement qui se fixe comme objectif de passer à des aides ciblées.
Le plan d’action du gouvernement, qui sera présenté mardi prochain aux députés, stipule que le gouvernement «est encore plus déterminé à consolider les acquis sociaux dans un esprit d’équité et de justice sociale en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société». Il prévoit de mettre en place de «nouveaux mécanismes permettant le ciblage efficace des catégories éligibles aux aides de l’Etat». Plus loin, dans un chapitre consacré à la rationalisation des dépenses publiques, les autorités visent à réduire la facture de l’énergie de moitié d’ici 2030. Ce qui suppose que les tarifs d’accès à l’énergie soient augmentés graduellement.
Le gouvernement ne précise pas les voies et moyens à mettre en oeuvre pour ce faire. Cela va probablement être explicité dans la loi de Finances 2018. Mais selon des observateurs, le ciblage des aides sociales va commencer par les carburants avant d’être élargi aux autres produits subventionnés comme l’électricité, l’eau, le pain et le lait.
Le gouvernement casse ainsi un vrai tabou. Jusque-là, le discours officiel est que les autorités vont «toujours accompagner les catégories vulnérables de la société». Mais dans l’impossibilité de définir le seuil de pauvreté et à cause de différentes anomalies dans l’administration, les subventions profitent à tout le monde. Il se trouve aujourd’hui que la faiblesse des ressources financières fait que les autorités n’ont plus d’autres choix que de se diriger vers des subventions ciblées. Les transferts sociaux coûtent, en effet, annuellement, plus de 27 milliards de dollars, dont 20 milliards partent aux subventions des produits de première nécessité. Un vrai défi attend donc le gouvernement.
Rania Aghiles