La Tunisie ne reprend pas son souffle et s’enfonce toujours plus dans la crise politique. Ce samedi encore, des manifestants pro-islamistes ont défilé dans les rues tunisiennes pour défendre le droit du parti Ennahda à gouverner.
La manifestation de ce samedi était encore plus impressionnante que celle de la semaine dernière qui a réuni près de 3000 personnes. Quelque 15.000 partisans du parti islamiste Ennahda, au pouvoir, étaient venus ce samedi, de tout le pays pour manifester dans la Capitale. Il s’agit du rassemblement le plus important organisé par les islamistes depuis leur arrivée aux commandes du pays il y a quatorze mois.
Ces derniers ont défilé dans le centre de Tunis pour défendre le droit de leur mouvement, Ennahda, à diriger le pays. « Nous sommes tous des frères et contre la violence », « Pour la défense de l’identité arabo-musulmane » ou encore « médias de la honte et de la sédition », pouvait-on lire sur des pancartes des manifestants. Alors que plusieurs manifestants scandaient : « Le peuple veut Ennahda de nouveau », ou encore « le peuple veut un Ennahda en fer ».
Une crise politique qui ne cesse de s’intensifier
C’est sans doute la pire crise politique que connaît la Tunisie, depuis la révolution de janvier 2011. La manifestation s’est organisée à la demande d’Ennahda qui a appelé ses militants à dénoncer l’initiative de son propre Premier ministre Hamadi Jebali de former un gouvernement apolitique. En effet après l’assassinat de Chokri Belaïd, le leader du front populaire, le 6 février dernier, Hamadi Jebali, numéro deux d’Ennahda, a préféré proposer un gouvernement apolitique, pour éviter que la montée des tensions et des violences ne se propage dans la Tunisie, dont l’instabilité menace chaque jour la stabilité politique. Toutefois cet avis n’est pas celui des pro-islamistes, qui reconnaissent la légitimité d’Ennahda à participer au gouvernement, après que ce parti ait remporté les élections du 23 octobre 2011.
Hamadi Jebali qui a repoussé l’annonce du nouveau gouvernement, a indiqué vendredi que de nouvelles consultations avec les chefs des principaux partis auraient lieu lundi.
La rédaction avec AFP