Les assassinats politiques reprennent en Tunisie. Le député Mohamed Brahmi, du parti Achaab vient d’être retrouvé assassiné chez lui ce matin à Tunis, le corps criblé de balles a-t-on annoncé sur la radio nationale tunisienne Mosaïque FM. Un meurtre qui secoue à nouveau la Tunisie car il est le second à caractère politique depuis l’arrivée d’Ennahda au pouvoir et laisse présager un nouveau climat d’instabilité politique.
Alors que la Tunisie célèbre aujourd’hui la Fête de la République, elle porte un nouveau deuil, celui de Mohamed Brahmi, chef du parti populaire Achaab et opposant au régime politique actuel. L’information a été confirmée par plusieurs médias tunisiens et par le Ministère de l’Intérieur. « Allah Akbar, Mohamed Brahmi a été tué, son corps a été criblé de balles devant son épouse et ses enfants », a confirmé de son côté à la radio très ému, Mohsen Nabti, membre du bureau politique du Mouvement populaire.
A l’annonce de l’assassinat du député, « la Tunisie était sous le choc, on s’est même demandé si ce n’était pas une plaisanterie. Tout le monde avait du mal à croire que c’était possible, seulement quelques mois après le meurtre de Chokri Belaid », explique une journaliste sur place. Sur les réseaux sociaux l’information se diffusait à la vitesse de la lumière :
Premier député, et deuxième leader politique d’opposition #Brahmi est assassiné, selon la même façon que #Belaid. #Tunisie
— Youssef (@youssef2tn) July 25, 2013
#Tunisie La dépouille de Mohamed #Brahmi se trouve actuellemt à l’Hôpital M El Materi à l’Ariana.Pas bcp de monde mais ça commence à affluer
— Action Tunisienne (@ActionTun) July 25, 2013
Les premiers commentaires sur les réseaux sociaux dévoilaient une crainte du retour d’une situation de crise en Tunisie. Quelques heures après la découverte du corps du député de gauche, une foule s’était rassemblée devant l’hôpital où a été amené le cadavre de Brahmi.
L’assassinat intervient en plein Ramadhan, le jour d’un rendez-vous patriotique primordial pour les Tunisiens qui s’apprêtaient à célébrer la Fête de la République. Un choc d’autant plus intense car il a été assassiné dans les mêmes circonstances que Belaid, retrouvé mort il y a six mois. D’après les première informations qui nous sont parvenues, ce sont des personnes en scooter qui ont tiré sur le député, touchant son corps de 11 coups de feu.
Mohamed Brahmi député à Sidi bouzid, le berceau de la révolution tunisienne, était dans l’un des leaders de l’opposition. Membre d’un parti populaire, il n’hésitait pas à contester le pouvoir en place. Récemment il avait vivement critiqué sur la radio nationale, l’instance chargée d’organiser les prochaines élections, estimant qu’elle n’était pas aussi indépendante qu’elle n’en paraît.