Dans le chaos libyen, la partition du pays ne semble être qu’une affaire de temps. Si les « régions » n’ont pas encore exprimé de désir direct de séparation, un groupe islamiste a d’ores et déjà annoncé la création, à Benghazi, la grande ville de l’Est libyen, d’un Émirat islamique.
«Benghazi est devenue un émirat islamique», a déclaré Mohammed al-Zahawi, un porte-parole d’Ansar al-charia, à Radio Tawhid, rapportent de nombreuses agences de presse. «Nous sommes la seule force sur le terrain à Benghazi», a dit un commandant de l’une des factions islamistes à l’agence américaine AP.
Dans ce capharnaüm, il est difficile de trouver la vérité. Des sources médiatiques avancent qu’après la prise d’une caserne de l’armée libyenne à Banghazi, « les rues de la ville sont vides ». L’information est cependant démentie par le Général Khalifa Hafter. «L’armée nationale libyenne est en contrôle de Benghazi et ne se retire de certaines positions que pour des raisons tactiques», a-t-il déclaré à la chaîne d’information panarabe Al-Arabiya. «L’affirmation selon laquelle Benghazi est sous le contrôle des milices islamistes est un mensonge», a-t-il dit encore, rapporte l’agence Associated Press (AP).
Même non confirmées, ces informations ont de quoi inquiéter les Libyens et les pays voisins, à commencer par l’Algérie. Car, en plus de la création, même symbolique, d’un émirat islamique, le groupe Ansar Echariâa qui fait partie de la nébuleuse terroriste internationale, dispose d’un armement en quantité et en qualité, capable de frapper et de faire mal partout dans la région. Une situation qui menace la stabilité de toute l’Afrique du Nord. Plus grave encore, l’apparition de ce groupe ne garantit pas la construction d’un Etat libyen viable dans l’immédiat. Chose qui pose également la question de la nécessaire intervention étrangère, notamment de l’Algérie et de l’Egypte.
Essaïd Wakli