La justice française a ouvert une enquête “pour provocation publique à la haine raciale et dégradation de biens d’autrui”, après qu’un supporter français ait brûlé un drapeau algérien à Bourges (Cher). Plusieurs témoins ont été entendus, mais personne n’a pour le moment été mis en examen.
Les faits remontent au lundi 30 juin. Entre les matchs Nigéria-France et Allemagne-Algérie, un jeune supporter français met le feu à un drapeau algérien en entonnant la Marseillaise, devant plusieurs témoins. Parmi eux, quelques Français qui protestent contre ce geste, et Yacine, qui filme la scène et poste la vidéo sur Internet.
L’épisode intervient après les allégations de militants d’extrême-droite sur de supposés débordements dans plusieurs villes françaises après les matchs de l’Algérie, et l’interdiction de défiler avec des drapeaux nationaux décrétée à Nice par le maire UMP Christian Estrosi. Les internautes s’emparent de cette nouvelle polémique et font même circuler le nom et l’adresse d’un suspect, qui reçoit de nombreux coups de téléphone menaçants. Le procureur de la République de Bourges est alors saisi pour authentifier le coupable et que soit mis fin aux rumeurs. De leur côté, les policiers français ont auditionné plusieurs témoins même si, pour l’instant, personne n’a été arrêté ou placé en garde à vue, nous apprend à ce sujet le quotidien français Le Parisien.
Le responsable de cet acte risque un an d’emprisonnement et 45 000€ d’amende. Le maire de la capitale berrichonne, Pascal Blanc, s’est dit “profondément meurtri” et a déclaré ressentir “un profond dégoût.” “Je trouve ça scandaleux, c’est comme siffler un hymne national. C’est un acte très grave. Je le traduis comme la volonté de détruire un pays,” a-t-il ajouté. Quant à Yann Galut, député socialiste du Cher, il a appelé au calme et à ce que personne ne tombe dans “cette provocation voulue par des extrémistes et des imbéciles.”