Au Zimbabwe, un lion est sauvagement tué par un riche dentiste américain. La malheureuse bête devient la vedette internationale dans les médias et les réseaux sociaux du monde entier. Le sort du lion Cecil a déclenche une véritable vague d’émotion qui envahit le Web depuis plusieurs jours. En même temps, en Palestine, Ali Dawabcheh, un bébé de 18 mois est brûlé vif par des extrémistes juifs. Et là c’est presque l’indifférence générale…
Le criminel qui a tué le lion Cecil est devenu l’ennemi numéro un sur la toile mondiale. Un véritable élan de colère de la part des internautes, mais aussi des stars ont exprimé leur indignation à l’image de l’Américaine, Alyssa Milano, ou de la top-model, Cara Delevingne. Jimmy Kimmel, célèbre animateur américain, lui, a consacré quelques minutes de son émission à l’évènement. En quelques heures, plus de 240 000 tweets évoquaient la mort de Cecil le vieux lion du Zimbabwe, ont rapporté plusieurs médias internationaux. A l’inverse de Cecil et de son chasseur désormais traqué partout sur la planète, Ali Dawabcheh, le bébé palestinien brûlé vif, a bénéficié d’une attention médiatique très dérisoire. Sur la Toile, on parle de lui pour évoquer, au-delà de son tragique destin, les ordinaires complexités du « conflit israélo-palestinien ».
Un traitement médiatique à deux vitesses, qui exaspère autant qu’il inquiète. La vie du lion Cecil vaut-elle plus que celle du bébé palestinien ? Les deux événements sont, certainement, incomparables dans leur nature et leurs enjeux. Mais cette question s’impose, malheureusement, à nos esprits. Il est parfaitement légitime que la mort atroce d’un animal provoque un tollé mondial. Mais est-il normal que la mort d’un lion passionne bien plus les êtres humains que le sort d’un bébé palestinien brûlé par les flammes de la haine ?
Notons enfin qu’en Israël, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi soir à Tel Aviv sous le mot d’ordre « Stop à la haine », pour dénoncer l’ignoble meurtre du bébé palestinien. « Le peuple juif a honte des actes commis par des membres de son peuple et nous demandons pardon en Israël et dans le monde. En ce moment difficile, je tends la main au peuple palestinien et à ses dirigeants », avait affirmé le chef de l’opposition israélienne et dirigeant de l’Union sioniste (gauche) Yitzhak Herzog. De nombreux médias israéliens reconnaissent qu’un véritable « djihadisme juif » menace la vie des palestiniens.