Les Algériens prennent énormément de risques en consommant de la « charcuterie » et autres produits dérivés de la viande. L’enquête lancée par le ministère du commerce, cette année, conclut que 40% des produits carnés analysés (viande hachée, merguez, pâté et cachir) auprès des boucheries, mais aussi des transformateurs industriels, sont non-conformes.
Les agents de contrôle ont effectué «20.067 interventions ayant touché 74 unité de production, 19.334 détaillants et 659 transporteurs de ces produits». Ces interventions ont permis «la constatation de 2.675 infractions, l’établissement de 2.511 procès verbaux et la saisie de plus de 25 tonnes de ces produits d’une valeur de 9,7 millions de DA et la proposition de fermeture de 231 locaux commerciaux». Il s’agit surtout de non respect des règles d’hygiène et de mauvaises conditions de conservation.
Après l’analyse des échantillons prélevés lors des interventions des contrôleurs, les choses se sont révélées plus catastrophiques encore. Ainsi, sur le plan microbiologique, «les résultats ont indiqué que 547 produits sur 1.373 analysés étaient non conformes, soit un taux de 40%».
Il y avait, selon les conclusions de l’enquête, des «taux élevés de coliformes fécaux, de clostridium sulfitoréducteurs, de staphylocoques et de germes aérobies», des bactéries trouvées majoritairement dans les matières fécales des animaux. Ce qui signifie que les intestins, par exemple, utilisés pour la fabrication des merguez, ne sont pas nettoyés comme il se doit. Ceci montre d’une manière claire que près de la moitié des produits à base de viande proposés dans les boucheries peut s’avérer extrêmement nocif pour la santé.
Elyas Nour