« Il faut avoir le courage de dire les choses ». C’est avec ces mots qu’Emmanuel Macron a répondu à la polémique enclenchée en France par ses propos condamnant les crimes coloniaux français en Algérie.
Dans une vidéo postée sur sa page Facebook, l’actuel candidat à l’élection présidentielle française revient sur son voyage en Algérie, effectué le 13 février dernier, et répond à ses adversaires qui l’accusent de porter préjudice à la mémoire des pieds-noirs et soldats français ayant combattu en Algérie. « Il est temps de laisser le passé… passer. Sans repentance, et j’ai toujours été clair sur ce point, et sans refouler aussi », affirme le candidat à l’élection présidentielle dans cette vidéo. « Et je ne céderai rien à tous les responsables politiques qui aujourd’hui cherchent à instrumentaliser notre histoire, à instrumentaliser mes propos à des fins clientélistes ou électoralistes », a-t-il encore ajouté.
Une attitude courageuse qui tranche avec l’hypocrisie générale de la classe politique française à propos de ce dossier délicat. Un dossier qui continue à empoisonner les relations franco-algériennes. Et contrairement à ses prédécesseurs, Emmanuel Macron n’hésite pas à nommer le mal, à reconnaître la vérité historique. « Je ne veux pas faire d’anachronisme ni évidemment comparer cela avec l’unicité de la Shoah, mais la colonisation a bel et bien comporté des crimes et des actes de barbarie que nous qualifierions aujourd’hui de crimes contre l’humanité », a expliqué encore Emmanuel Macron dans une interview donnée au Figaro. « La France est aujourd’hui bloquée par les passions tristes de son histoire ». En Algérie, la franchise de Macron n’a manqué de soulever un véritable enthousiasme. Reste à savoir enfin si le douloureux chapitre de l’histoire sera réellement clos entre les deux pays.