C’est un fait que peu d’Algériens connaissent. Mais Hocine Aït Ahmed, le leader historique du Front des Forces Socialistes (FFS) et le plus vieux opposant au régime algérien, a été approché aux débuts des années 90 pour devenir le Président de la République algérienne. Mais Aït Ahmed a dit non ! Pourquoi cela ?
« Parce que moi j’ai des convictions ! », s’était-il écrié le 11 mars 2009, lors d’une conférence-débat, animée à Genève et diffusée sur Internet. Il avait révélé, au cours de cette allocution, les détails de sa rencontre avec le général Khaled Nezzar, à l’époque ministre de la Défense nationale et principal instigateur de l’arrêt du processus électoral décidé le 11 janvier 1992. Un processus électoral qui avait commencé, rappelons-le, par la victoire du Front Islamique du Salut (FIS) le 26 décembre 1991 aux élections législatives.
Au lendemain de l’arrêt du processus électoral, « les militaires putschistes » ou les « janviéristes » comme on les appelle prennent contact avec Hocine Aït Ahmed pour lui proposer ouvertement le poste de président du Haut comité d’Etat (HCE), un poste qui équivalait dans cette époque de crise à celui de Chef de l’Etat. Mais Khaled Nezzar a été surpris par le refus catégorique de Hocine Aït Ahmed.
« Nezzar s’était étonné que je n’aie pas accepté d’être chef de l’Etat. Il est tombé des nues en se demandant comment je pouvais refuser cet honneur. Moi je vais être comme ça ? Je vais avaliser toutes leurs décisions ! Tous leurs massacres… j’étais frappé que l’ex-ministre des droits de l’homme et ancien chef de la fédération de France [Hocine Aït Ahmed parle d’Ali Haroun] déclare, : « on lui a proposé d’être Président, il a refusé ! ». Moi j’ai mes convictions, ce qui m’importe sont les souffrances du peuple algérien », raconte Hocine Aït Ahmed.
Ci-dessous une vidéo où un historique de la Révolution algérienne relate les dessous de cet épisode très méconnu des Algériens. A redécouvrir donc :