Le nouveau directeur général et propriétaire d’Algérie Focus, Aziz Lefilef, est intervenu, hier mercredi, sur la webradio Radio M. L’entretien a tourné autour de la période de transition que vit le média, la nouvelle rédaction, le projet médiatique et surtout les projets futurs.
«Ont est dans un pays qui vit une crise économique et financière sans précédent (…) est quand il y a une crise d’une telle ampleur, la transformation est inévitable». Pour lui, cette crise peut aussi être une opportunité pour recentrer Algérie Focus dans le but de le projeter dans le futur en revenant aux fondamentaux du métier et à la ligne éditoriale initiale.
Surfer sur la vague de la digitalisation
Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé acquérir la totalité des actions du journal, notamment en cette conjoncture de crise, M. Lefilef estime qu’ il est intéressant de relancer cette aventure médiatique, notamment en cette période. Pour lui, Algérie Focus aura à jouer un rôle d’accompagnateurs pour décrypter les transformations sociales, politiques et économiques. Ce défi est aussi celui d’un entrepreneur qui compte surfer sur la vague de digitalisation qui touche tous les médias de par le monde pour s’imposer comme pionnier en profitant de la redistribution des cartes.
Le retour aux fondamentaux
A propos du positionnement du journal, M. Lefilef a expliqué qu’il y a eu une évolution qui a brouillé les pistes. «Il y avait un flottement, on a cherché à évoluer en délaissant les questions de société pour aller vers une presse d’investigation faisant dans le sensationnel. Ceci a beaucoup nui à l’image du journal, notamment auprès des annonceurs », explique-t-il, ajoutant que les changements opérés ces deux derniers mois, notamment après le départ d’Abdou Semmar, vont dans le sens du retour aux fondamentaux du journal et à «son ADN initial». «On a renoué avec le travail journalistique (…) avec l’information. Aujourd’hui on a un nouveau rédacteur en chef, Rachid Ikhenoussène qui travaille dessus. Mais je pense qu’il faut chercher plus de journalistes pour faire d’avantage de travail de terrain».
Le renouvellement du lectorat
Interrogé sur la perte d’audience, notamment après le départ d’Abdou Semmar, M. Lefilef affirme que cela n’a pas eu d’effet, assurant que deux mois après, le nombre de lecteurs s’est rétabli à son niveau d’avant. On a renoncé à une partie de notre lectorat qui était captée par les coups médiatiques d’Abdou Semmar, mais on a réussi à se rattraper grâce à un renouvellement de notre lectorat. Une partie des lecteurs est partie, il y a un an à un an et demi, quand le journal avait perdu ses repères. Ceux-là sont revenus aujourd’hui car ils ont constaté un retour aux anciennes valeurs axées sur les sujets de société.
Les projets
Le directeur d’Algérie Focus a aussi dévoilé ses ambitions et ses projets à venir. Pour lui le défi majeur, c’est de migrer à long terme, vers une forme de médias audiovisuel. « Mais pour l’instant, dit-il, nous essayerons de relancer notre webtv et la mettre sur la voie du travail de terrain pour être le plus proche des citoyens et des événements importants ». Il a également évoqué le projet de création d’une école de journalisme à Alger, une idée restée en veille et qu’il a relancée en s’associant à des écoles de journalisme en Europe.
Massi M.