En Algérie, il n’y a pas que les politiciens qui se déchirent pour leurs intérêts dans d’interminables luttes intestines. Les Artistes, aussi, se tirent une balle dans les pieds. Preuve en est, en direct, lors d’une émission de variétés diffusée sur une chaîne de télévision privée, Dzair TV, le chanteur populaire Bâaziz s’en est violemment pris au leader du groupe Gnawa Diffusion, Amazigh Kateb, fils de l’écrivain algérien Kateb Yacine et l’un des jeunes chanteurs les plus appréciés en Algérie.
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Pour Bâaziz, Amazigh Kateb n’est pas un artiste authentique. «Ce n’est qu’un Tchi-Tchi de Grenoble», a-t-il lâché lorsqu’il été interrogé par l’animateur de l’émission Systm Dz sur le différend qui l’oppose à Amazigh Kateb. «Tu me ramènes un Tchi-Tchi de Grenobles pour chanter du Gnawa, c’est n’importe quoi, il a joué à un jeu et il a gagné c’est tout. Kateb Amazigh était un fan. Tous ces artistes manquent authenticité», a dénoncé clairement Bâaziz qui affirme, pourtant, n’avoir aucun problème avec Amazighi Kateb ou «avec quelconque artiste».
Cela dit, Bâaziz n’hésite guère à critiquer «tous ces jeunes artistes qui croient tout savoir». «Moi personnellement, j’ai chanté avec El-Hachemi Guerrouabi, Lounis Aït Menguellet et tous les grands de la chanson algérienne. Lorsqu’ils me regardaient, je baissais les yeux par respect à mes aînés. Mais avec nos jeunes artistes, on a perdu ces valeurs de respect et de considération», a encore regretté Bâaziz d’après lequel «il n’a aucun problème personnel» avec Amazigh Kateb et les autres jeunes artistes. Bâaziz reproche tout de même à ces artistes «de jouer un jeu» et de «manquer de sincérité et d’authenticité». Ces artistes «ne sont pas fréquentables», s’est indigne enfin Bâaziz.
Pour rappel, Bâaziz a établi depuis longtemps la réputation d’un chanteur polémiste. Considéré comme «le Renaud algérien», Bâaziz demeure néanmoins un chanteur populaire aussi bien aimé que critiqué. Ses chansons engagées dont les mots s’articulent en derdja, le parler populaire algérien, sont toujours fredonnées par les algériens. Sa célèbre chanson «Algérie mon Amour» a fait tabac au début des années 2000. Aujourd’hui encore, Bâaziz reste fidèle à sa réputation «d’enfant terrible de la chanson algérienne».