« Non, non, il faut qu’ils votent sinon ils n’auront pas de logements. Celui qui ne vote pas, je ne lui donnerais pas un logement ». C’est avec ces termes prononcés sur un ton hilarant que le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a menacé les boycotteurs du scrutin présidentiel prévu le 17 avril prochain.
Pour notre wali, celui qui ne vote pas n’est pas « un citoyen digne de ce nom ». Et « celui qui n’est pas un bon citoyen ne mérite donc pas un logement ». Le syllogisme du wali d’Alger a effrayé de nombreux milliers d’Algérois mal-logés qui attendent avec impatience les clés d’un appartement neuf depuis des années. Mais Abdelkhader Zoukh qui s’est exprimé une première fois devant les caméras des télévisions algériennes de manière humoristique a suscité une polémique nationale. Pensait-il réellement à ce qu’il disait ? La question revient aujourd’hui sur toutes les lèvres d’autant plus que la loi en vigueur en Algérie n’oblige guère le demandeur de logement à présenter sa carte de vote !
Le wali d’Alger exerce-t-il du chantage sur les mal-logés ? Tout indique que oui car il n’existe aucun texte de loi sur lequel peut s’appuyer Abdelkhader Zoukh pour refuser un logement public à des citoyens qui n’ont pas « accompli leur devoir électoral ». Mais cette sortie controversée a suffi pour semer l’inquiétude parmi les Algérois dont certains semblent décidés à aller voter pour ne pas être exclu des programmes de distributions de logements publics. Le « Pas de vote, pas de logement » pourra-t-il réduire le taux d’abstention le 17 avril prochain ? Nous le saurons dans moins d’une semaine.