Les enfants trisomiques algériens seront les oubliés de la prochaine rentrée scolaire. Très peu de ces enfants auront la chance de trouver une place dans une école qui les accepte de les intégrer. Très peu de ces enfants pourront jouir de leur droit d’apprendre et de lire.
C’est un constat amer que dressent les parents des enfants trisomiques en Algérie : les écoles ne sont pas équipées ou outillées pour intégrer les enfants trisomiques. Dans ces conditions, la marginalisation et l’exclusion frappent de plein fouet ces enfants souffrant d’un lourd handicap. Sur l’ensemble du territoire national, il y aurait plus de 80 mille enfants trisomiques. Ceux et celles qui sont en âge de scolarisation sont au moins 15 000 à travers tout le pays. L’Association nationale pour l’insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT) a réussi à scolariser environ 800 enfants répartis sur 18 wilayas situées majoritairement au nord du pays. ALIF, une autre association, a fait des efforts pour offrir une scolarisation à 200 enfants. Quand au ministère de la Solidarité, il ne va scolariser que 500 enfants, nous apprend à ce sujet Amoura Mahmoud, le président de l’association « Trisomie Trisomie Algérie ».
Selon notre interlocuteur, seuls les parents aisés peuvent venir au secours de leurs enfants. « Les personnes aisées inscrivent leurs enfants dans une école privée où on leur exige aussi une AVS ( Auxiliaire scolaire). Et il faut dépenser pour cela entre 40 000 à 45 000 DA /mois », explique-t-il. Les autres familles modestes se contenteront de rester les bras croisés face à leurs enfants privés d’instruction pour la simple raison que les pouvoirs publics négligent cette catégorie fragile de notre population.