Au moment où le gouvernement déploie d’énormes efforts de communication, les médias occidentaux regardent ailleurs. Ou plutôt là où il faut. Dans sa dernière livraison, le très sérieux hebdomadaire économique britannique The Economist relevé les contradictions qui minent l’Algérie. Sous le titre évocateur «Algérie: relancer le pays des morts-vivants», il évoque un pays avec «un vaste potentiel» mené par «une élite dirigeante momifiée».
Avec force détails, The Economist est revenu sur les paradoxes que vit notre pays. A commencer par le discours qui fait de la diversification de l’économie un cheval de bataille. Un discours qui ne résiste pas à la réalité puisque le journal rappelle que Cevital, qui vient de lancer une chaîne de montage d’appareils électroménagers ultramoderne à Sétif «dont 90% de la production est destinée à l’exportation», a été empêché de décharger des équipements pour l’installation d’une usine pour la trituration des graines oléagineuses. Pourquoi ? The Economist semble avoir trouvé la réponse. Il cite en effet une affirmation de Djamel Ould-Abbès, secrétaire général du FLN. «Nous devons nous méfier des autorisations de monopole», a déclaré Djamel Ould Abbas, âgé de 83 ans, secrétaire général du Front de Libération nationale (FLN) qui a régit l’Algérie depuis son indépendance.
C’est justement cette génération «momifiée» de la guerre d’indépendance qui bloque l’évolution du pays, selon le journal britannique. Cette génération n’a pas évolué, écrit-il. Résultat : «Le bien-être, la bureaucratie et les médicaments ont sapé la vitalité de la nation» et «le gouvernement semble incapable de restructurer l’État». La preuve est que même dans le tourisme, où le pays dispose d’un énorme potentiel, la situation ne veut pas se débloquer. « Si seulement ceux qui ont libéré l’Algérie savaient alléger leur emprise sur le pays !», conclut The Economist.
Rania Aghiles
Lien vers l’article de The Economist: https://www.economist.com/