Vieux bâti et immeubles précaires en Algérie : faut-il un séisme pour faire bouger les choses ?

Redaction

Le séisme qui a frappé la capitale vendredi  matin a révélé une nouvelle fois l’incurie qui caractérise les dirigeants algériens. Comme un vaccin de rappel pour un gouvernement habitué aux incessantes promesses jamais tenues.

 Cette secousse tellurique est venue rappeler aux autorités du pays et de la ville d’Alger que la capitale est assise sur un volcan appelé habitat précaire. Car, depuis le temps qu’on aborde le sujet, les solutions se limitent souvent à des promesses jamais tenues. Qu’il s’agisse de relogement, de réhabilitation du vieux bâti ou encore d’aménagement de la ville, les mesures apportées n’ont jamais pu solutionner ce problème qui perdure depuis des années, alors même que le nord du pays est une zone sismique très active.

Cela fait, pourtant, des dizaines d’années que des experts, des urbanistes et même des politiques alertent les autorités sur le danger qui guette les Algérois et les habitants des grandes villes du pays. Tout le monde savait qu’au moindre séisme, les vieux immeubles des vieilles villes risquent de tomber sur les têtes de leurs occupants. Et ces derniers, dont une partie joue avec la vie des enfants et des membres de la famille dans l’espoir de glaner un ou plusieurs logements sociaux, n’ont cessé de crier leur ras-le-bol face à la négligence parfois meurtrière des responsables. En vain.

Des milliers de promesses de relogement faites aux familles, il ne reste pas grand-chose et les habitants de la capitale, comme ceux d’autres régions du pays, sont souvent obligés de patienter des dizaines d’années avant de bénéficier d’un appartement. En attendant, ils sont souvent là à regarder des citoyens de « première zone » profiter de nouveaux appartements destinés aux pauvres.

A Alger, la rénovation des 150 000 immeubles menaçant de tomber en ruines est non seulement une urgence mais aussi une nécessité impérieuse qui peut sauver des milliers de vies.  Elle relève de la sécurité de l’État et des Algériens tout court. Mais qui va dire cela à Abdelkader Zoukh, Abdelmalek Sellal ou à Tayeb Belaïz ? Ils sont trop préoccupés par d’autres sujets plus politiques…

Essaïd Wakli